Quel antidépresseur pour la crise identitaire arabe?
- SalmaBK
- 29 mai 2024
- 2 min de lecture
Depuis des années, des siècles voire même, les arabes ont perdu le sens de leur destin commun.
Nous ne savons plus ce que signifie "être arabe" dans une connotation positive. Le qualificatif d'arabe a tellement été teinté d'interprétations occidentales méprisantes que l'on ne sait plus le lier à autre chose. "Sale arabe" "Travail d'arabe" "Bougnoule" "Terroriste" "Pervers" "Corrompu".
Cette crise collective arabe que nous vivons aujourd'hui vient elle de notre tendance à oublier? Nous avons oublié la noblesse de qui nous sommes, la beauté de qui nous pouvons être. La faute à l'oubli.
La version de nous-même qui existe aujourd'hui, dans toutes ses nuances, propres à chaque pays arabe, n'est pas une version évolutive. Ce n'est pas une version compatible avec le 21ème siècle, ni avec le temps qui passe. Elle est crispée, résistante au changement, fermée au débat. Bref, en mal-être.
Aujourd'hui, l'arabe se cherche, parfois à huit clos, dans le silence de l'introspection, trop souvent aux vues de tous, dans le vacarme des balles qui pleuvent, en versant le sang de ses propres frères. Il cherche un socle de valeurs auquel se raccrocher pour s'affirmer face au reste du monde.
Son identité, en fait, est complétement fracturée. Enserré d'abord par une interprétation de l'islam qui lui a coupé ses ailes. Puis écorché vif par un progrès occidentale qui le dépasse.
L'identité arabe a subi un colonialisme humiliant. La domination d'une culture qui n'est pas la sienne mais qui s'est imposée ,de facto, comme supérieure. La seule, l'unique vérité.
Le progrès n'est pas progrès s'il n'est pas occidental. La civilisation n'est pas civilisation, si elle n'est pas occidentale. Dans ce terme d'occident, j'inclue le nord global, Europe (Norvège et Islande inclus) et USA principalement. Les lanceurs de mode. Les maîtres marionnettistes du théâtre mondial actuel.
Les pays arabes traversent aujourd'hui une crise. Mais cette crise doit être la promesse d'une aube. Elle doit encourager nos penseurs à tenter de se projeter au delà. Quels scénarios en attendre ? La roue finira t-elle par tourner pour nous autres, arabes ?
Le problème des arabes est qu'ils ne doutent pas assez d'eux-mêmes, ne se remettent pas sainement en question, en particulier à l'échelle gouvernementale. Ils sont confiants dans leur stupidité quotidienne, de quoi attirer l'ironie de l'occident qui se rie d'eux, sans trop s'en cacher.
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