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Covid et harcèlement de rue ne sont pas incompatibles au Maroc

  • Photo du rédacteur: SalmaBK
    SalmaBK
  • 14 avr. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 oct. 2020



En lien avec la vidéo ci-dessous

Alerte! La loi stipule peut-être le confinement mais le machisme marocain est toujours de sortie. Aucune loi ne l'interdit, si ce n'est celle, morale, qui encourage un comportement digne et noble. Mais qui s'en soucie de celle-là ?


A l’heure actuelle, où la crise sanitaire internationale du Coronavirus bouleverse l’équilibre individuel et collectif, qu’advient-il des dragueurs invétérés qui pullulaient jusqu’alors dans les rues du Maroc ? A cette heure, où hommes comme femmes ne peuvent se risquer dehors, si ce n’est pour satisfaire des besoins physiques de première nécessité, où sont tapis les harceleurs de rue ?


Une femme risque-t-elle malgré tout, en sortant faire ses courses pour la première fois depuis des jours, d’être accueillie par un non moins chaleureux « eh, salope » ? La réponse est oui.


Triste réalité. Oui, même revêtue d’un pyjama de circonstance, mal coiffée et avec, de surcroit, un masque dissimulant la quasi-totalité de son visage, une femme marocaine va très certainement se faire harceler dans la rue. Les injures semblant résonner encore plus crument qu’avant la crise. Motards, conducteurs ou piétons de sortie, le danger est partout.


Aussi, les femmes sont-elles aujourd’hui exposées à une double menace, celle, récente, du coronavirus, qui côtoie ce bon vieux machisme masculin. Car au lieu de les calmer ou de les inciter à montrer plus de retenue aux vues de la belle vague de solidarité et de civisme que connaît le pays, la situation de confinement engendrée par le Coronavirus ne semble avoir fait qu’empirer celle des hommes marocains frustrés.


Ils sont certes forcés à se cloîtrer chez eux, assujettis cette fois-ci aux mêmes règles imposées par le gouvernement à l’ensemble des citoyens. On oserait espérer que cela les forcerait, par la même occasion, à remettre en question certaines de leurs attitudes. Mais rien n’est moins sûr, chers amis, rien n’est moins sûr. A vrai dire, rien n’est moins vrai. Ils semblent au contraire en proie à une recrudescence d’agressivité, privés qu’ils sont de leur unique distraction quotidienne, ce joyeux et vulgaire vagabondage.


Au point où l’on se demande si l’on ne doit pas craindre un déferlement des violences sexistes, une fois le confinement levé et les loups relâchés pour de bon.


Ah ! Le sexe masculin, ce sexe dominant et fort, autorisé pour ces mêmes fausses raisons à toutes les bavures envers son homologue féminin. Que d’idées encastrées dans l’inconscient masculin national et qui maintiennent les femmes marocaines dans une injustice constante. Mais n’est-il pas plus simple pour les hommes de se considérer supérieurs aux femmes alors même que nous sommes simplement différents? Une différence qui invite à se compléter et non à établir un lien de domination sur l'autre. L'époque de Cro-Magnon est bel et bien passée. Le Moyen-âge aussi. Certains, de par leur comportement bestial ou arriéré tiennent apparemment à y retourner.


Mais revenons à l’heure contemporaine. Peut-être que le harcèlement des femmes au Maroc, même en temps de crise, cache une autre explication ? Le Maroc serait exclusivement peuplé de « salopes » et de « jolies culs ». Les mères, sœurs et épouses de ces hommes fiers ne seraient en fait que les « salopes » de leurs collègues de la rue d’en face et ainsi de suite. La condition de femme au Maroc la condamnerait donc dès sa naissance..

Révoltant. Je confirme.


Enfin, si le machisme était une maladie - ce qu’il est, tout bien considéré et sous bien des aspects - le nombre de malades au Maroc se comptent par milliers. Une maladie qui touche exclusivement les hommes et dont les symptômes sont une extrême vulgarité, des gestes déplacés et un comportement odieux envers les femmes. Cependant, rien n’est fait pour maîtriser cette maladie, encore moins pour en endiguer la propagation et bien peu pour en chercher les causes racines. Aucun animal sauvage ici en vue, pas de chauve-souris ni de pangolin, si ce n’est… l’homme lui-même.


Le Coronavirus semble donc mettre en exergue le meilleur comme le pire de la société marocaine. A la défaveur des femmes, une fois de plus, j’en ai bien peur.


Pour finir sur une note drôle, voici ci-dessous la vidéo hilarante d'un humoriste marocain. Des exemples de harcèlement "gentil", derrière une réalité qui l'est beaucoup moins.




Bensouda Korachi Salma

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